VIDAL Julien

Portrait de jvidal3
Statut : 
Enseignant chercheur
Corps : 
MAITRE DE CONFERENCES
Habilitation à diriger des recherches : 
Non
CNU : 
Psychologie et ergonomie
Composante : 
UFR 5
Unité de recherche : 
Equipe de recherche : 
EDUCATION & PROFESSIONALISATION
Organisme d’affectation : 
Université Paul-Valéry Montpellier 3
Courriel :

Depuis 2009, mon activité scientifique s’organise autour de 2 grandes thématiques principales.

La première concerne les relations entre les représentations sociales et divers autres processus socio-cognitifs et/ou leurs interventions dans le champ de la pensée sociale . Un des axes concerne les rapports entre les représentations sociales construites par les individus et les processus de catégorisation sociale qui sont inhérents au fonctionnement cognitif humain. Cette activité de catégorisation cognitive, trouve un prolongement dans la perception sociale lorsqu’il porte sur des objets sociaux, des individus ou des groupes et conduit alors à des biais cognitifs qui influencent la façon de penser et donc de se représenter autrui et son groupe d’appartenance. Ces activités socio-cognitives peuvent alors affecter les relations sociales, interpersonnelles, inter et intra-groupe. Le rapport entre les modèles de la pensée sociale tels que proposés par le champ des représentations sociales et ceux proposés par le champ des stéréotypes sont alors explorés pour mettre à jour des processus sous-jacents complémentaires et/ou contraires. La question posée est de savoir si lorsqu’un individu déclare ce qu’il pense d’un groupe d’individu, il fait plutôt appel à des mécanismes socio-cognitifs qui renvoient aux processus représentationnels ou de stéréotypie.

J’explore également comment les processus de la pensée sociale interviennent dans le domaine de la communication publicitaire et les ressorts utilisés pour persuader les consommateurs. On doit reconnaître que la pensée stéréotypée bien que moralement et socialement condamnable est très appréciée dans la communication car elle est cognitivement efficace. Cette dualité d’avis sur ce mode de pensée nous amène à rejeter cette façon de penser, d’un point de vue moral ou rationnel, tout en l’utilisant, de façon consciente ou non, en reconnaissant son efficacité indiscutable dans la communication publicitaire.

Je porte également un grand intérêt à une nouvelle piste de recherche, que j’estime très féconde sur les liens entre les représentations sociales et l’iconographie dans le prolongement théorique de l’aspect figuratif des représentations sociales et du lien avec les images. L’objectif est de comprendre comment les représentations sociales orientent la production et l’interprétation des images de notre société. Pour ce faire 3 types de liens entre média iconographiques et représentations sociales peuvent être investigués. Les médias comme facteurs d’influence de l’émergence et de la dynamique des représentations sociales ; le discours médiatique comme reflet des représentations sociales présentes dans la société ; le rôle des représentations sociales dans l’interprétation des images de l’objet représenté. Il s’agit donc d’étudier à propos d’un objet représenté, comment les images créent, influencent ou reflètent les représentations sociales de cet objet et comment les représentations sociales permettent d’interpréter les images de cet objet.  La prise en compte de l’approche structurale à travers le noyau central à relier aux images véhiculées ou produites par les individus est une perspective de recherche là encore très intéressante que je suis en train d’explorer.

Actuellement, un autre de mes axes de recherche porte sur la question de la zone muette, toujours dans le champ des représentations sociales, que je mets en lien avec les mesures automatiques des préjugés et que je prolonge avec des mesures comportementales. Ce phénomène de zone muette est le constat que, sur un plan déclaratif au moins, les individus ont du mal à exprimer, et peut-être à assumer, en leur nom propre des opinions non désirables à propos de groupe socialement stigmatisé alors que dans le même temps ils transfèrent probablement ces opinions négatives à une source plus éloignée. Ainsi, par exemple, ils sont minoritaires à exprimer un avis plutôt négatif sur les gitans alors qu’ils sont majoritaires à penser que les français en général ont une opinion négative sur ce même groupe cible. L’hypothèse serait alors que les individus masqueraient des opinions négatives à l’endroit des groupes désapprouvés, qu’ils connaissent pourtant, mais qu’ils exprimeraient à travers la pensée des français en général. Mes recherches actuelles et non encore publiées, portent sur des mesures d’opinions classiques déclaratives à propos d’un groupe stigmatisé dans notre société, que je mets en relation avec des mesures automatiques et non contrôlées de l’attitude en essayant de vérifier les effets sur des mesures comportementales réelles effectives vis-à-vis de membres de même groupe. Je me propose donc d’étudier ici le lien très complexe entre opinions/croyances, attitudes et comportements dans le but d’éclairer cette hypothèse de zone muette et de masquage d’opinion.

La deuxième grande thématique porte sur le domaine de la prévention avec lorsque cela s’y prête une perspective en psychologie appliquée. Cela concerne des travaux qui portent sur la prise de conscience de mécanismes d’influence ou de persuasion dans les comportements des individus qui sont liés à la santé au sens large ou au bien-être. Il s’agit d’explorer des espaces de la société ou l’étude des représentations des individus peut être un moyen de mieux comprendre les processus socio-cognitifs à l’œuvre dans le fonctionnement psychologique ceci afin de trouver des facteurs d’intervention dirigés vers la santé. L’objectif est de dégager des facteurs d’efficacité de campagnes de prévention comme l’humour ou le jeu. Dans cet axe, l’identification des facteurs de choix des consommateurs notamment, à des fins d’information et d’éducation est une piste majeure que j’ai étudiée et développée dans le cadre d’un partenariat avec un centre de prévention avec lequel je collabore (« Epidaure » de l’Institut du Cancer de Montpellier). Il s’agit d’apporter à un jeune public les clés des phénomènes d’influence pour agir de manière préventive sur les choix de consommation. J’ai collaboré à deux outils dont le dernier (« mitraillage publicitaire ») visait à sensibiliser de jeunes adolescents au matraquage publicitaire qu’ils subissent tout au long d’une journée classique et pouvoir travailler sur la clairvoyance de cette influence dans leurs comportements de consommateurs dans un débat post-projection. Ce dispositif fait désormais partie du Centre Ressources de Prévention Santé de l’Inspection Académique de l’Hérault.

Dans le prolongement de ce type de travaux, je collabore actuellement à des recherches qui étudient comment l’environnement virtuel peut améliorer l’acceptation de soins thérapeutiques et le bien être des patients avec le Montpellier Institut du Sein. Ce travail est en train de se poursuivre par une phase expérimentale de l’utilisation réelle de la réalité virtuelle durant les soins chez des patients. Un travail est également en cours sur les effets des informations disponibles sur les emballages des produits alimentaires, et plus précisément le nutri-score, toujours sur les choix de consommation qui sont à l’origine des comportements de prévention de la santé. Il s’agit d’étudier comment la modification de ce nutri-score peut impacter les représentations des dits produits, leurs perceptions sociales et les effets comportementaux des individus. Dans cet axe de recherche, je cherche à mettre à profit les connaissances théoriques du fonctionnement humain et des processus socio-cognitifs qui le régissent. Cette thématique connaît également un prolongement dans la formation, par la création d’une licence professionnelle sur l’animation et la prévention.