Madame Marion GOUNELLE
Soutiendra lundi 10 octobre 2022 à 11 h 30
Salle des Caryatides à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 2
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Psychologie spécialité Neuropsychologie et psychopathologie
Titre de la thèse : Sentiment d'auto-efficacité et modèle d'ajustement psychologique au handicap après une lésion de la moelle épinière
Composition du jury :
- Mme Véronique CHRISTOPHE, Professeure, Université Claude Bernard Lyon 1
- Mme Florence COUSSON-GÉLIE, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
- M. Xavier DE BOISSEZON, Professeur, Université Toulouse III - Paul Sabatier
- M. Anthony GELIS, Maître de conférences habilité, Université de Montpellier, codirecteur de thèse
- Mme Florence SORDES, Maîtresse de conférences habilitée, Université Toulouse - Jean Jaurès
Résumé de la thèse
Ce travail de recherche avait pour objectif d’étudier le rôle de l’auto-efficacité suite à une lésion de la moelle épinière. Ce processus cognitif représente la capacité perçue par l’individu concernant le fait de pouvoir vivre avec un handicap physique, à y faire face et à parvenir à gérer les besoins relatifs à son état de santé. Il a été réalisé dans le cadre du modèle conceptuel d’ajustement psychologique suite à une lésion médullaire qui a été développé par Craig et Middleton (2008) : Le Spinal Cord Injury Adjustement Model (SCIAM). L’objectif principal était d’étudier si le modèle du SCIAM est un modèle valide et prédictif de l’ajustement psychologique au handicap après une lésion de la moelle épinière. Les objectifs secondaires étaient 1) de valider en langue française un outil d’évaluation du sentiment d’auto-efficacité spécifique au handicap après une LME et 2) d’analyser la valeur prédictive des modérateurs et médiateurs de l’ajustement psychologique au handicap sur les issues de santé (qualité de vie physique et mentale, niveau de satisfaction vis-à-vis de la vie) entre la première et la seconde année post-lésionnelle.
La première étude concerne l’adaptation francophone du Moorong Self-Efficacy Scale (MSES) qui a été réalisée à partir d’une méthode standardisée (traduction/rétro-traduction, méthode Delphi). Une analyse confirmatoire a permis de déterminer une répartition tridimensionnelle de l’échelle : l’auto-efficacité interpersonnelle, l’auto-efficacité instrumentale, et l’auto-efficacité liée à la participation. Les propriétés statistiques de la version traduite (MSES-Fr) ont été testées auprès de 201 personnes. La MSES-Fr présente une forte validité de convergence, une bonne validité de construit et une bonne reproductibilité. Les résultats concernant la sensibilité au changement de l’outil sont faibles et suggèrent que des analyses futures sur un échantillon plus large sont nécessaires. La seconde étude est une analyse de la valeur prédictive du sentiment d’auto-efficacité spécifique à la situation de handicap sur la qualité de vie et sur la satisfaction vis-à-vis de la vie. Nos résultats montrent que l’estime de soi joue un rôle prédominant au cours de la première année post-lésionnelle, car elle est un déterminant de la QDV mentale et de la satisfaction vis-à-vis de la vie. En revanche, la mesure de l’auto-efficacité permet de prédire la qualité de vie mentale et la satisfaction vis-à-vis de la vie au cours de la seconde année post-lésionnelle. La troisième étude a permis de tester la validité du SCIAM l’aide d’analyses de type Structural Equation Modelling. Le modèle du SCIAM a été testé sur différentes issues de santé (détresse psychologique, qualité de vie mentale et satisfaction vis-à-vis de la vie). Une version enrichie du modèle a été proposée à partir des modèles transactionnels en psychologie de la santé grâce l’ajout du soutien social perçu dans le modèle. Les antécédents de la personne ont été agrémentés de différentes variables (le caractère complet/incomplet de la lésion, le niveau d’indépendance fonctionnelle et l’étiologie de la lésion, l’estime de soi, le niveau d’étude, le fait de vivre en couple et d’avoir des enfants). Nos résultats confirment que le processus à double médiation (l’évaluation de la situation influence les stratégies de coping) tel qu’il a été étayé dans le SCIAM est valide puisqu’il permet de prédire le type d’ajustement psychologique. Les versions enrichies du modèle du SCIAM présentent des indices statistiques acceptables pour la détresse psychologique et la satisfaction vis-à-vis de la vie. Les indices statistiques obtenus pour le modèle conceptuel qui a été testé sur la qualité de vie mentale sont tous corrects (le X2 n’apparaît pas significatif, le RMSEA (0,040) et le SRMR (0,042) sont bas et les indices CFI (0,961) et TLI (0,919) sont élevés). La version enrichie du modèle du SCIAM est valide et qu’elle permet de prédire les niveaux de qualité de vie mentale.