Animation scientifique : Raphaël Trouillet (MCF-HDR), André Tricot (PR)
Composition de l'axe :
Stéphanie Bellocchi (MCF), Nathalie Blanc (Pr), Emmanuelle Brigaud (MCF), Denis Brouillet (PrEm), Lionel Brunel (MCF-HDR), Pom Charras (MCF), Anne-Marie Costalat (PrEm), Florence Cousson-Gélie (Pr), Daniel Gilibert (Pr), Virginie Leclerc (MCF), Aude Michel (Pr), Daniel Priolo (MCF-HDR), Arielle Syssau (Pr), Raphaël Trouillet (MCF-HDR), Julien Vidal (MCF). |
Objectifs scientifiques
L’axe innovation et transfert technologique s’inscrit dans la continuité des travaux du laboratoire Epsylon et met entre autres en avant les atouts de la recherche interventionnelle. La recherche interventionnelle a été abordée au sein des différentes équipes du laboratoire depuis 2011 afin de promouvoir le bien être et la qualité de vie dans différentes populations à la fois cliniques, d’enfants scolarisés, d’étudiants et de salariés en entreprise. La création de l’axe innovation et transfert technologique a pour objectif de faire converger vers un axe transversal du laboratoire les projets de recherche qui ont pour point commun de fournir des innovations méthodologiques, de transférer des résultats de la recherche pour promouvoir le développement de technologies (e.g., outils de mesure et interventionnels) ainsi que d’étudier les conséquences de l’utilisation de ces nouvelles technologies sur leurs utilisateurs. Cet axe de recherche constitue une déclinaison du projet scientifique du laboratoire en s’appuyant sur les deux autres axes – par le développement de l’innovation dans le champs de la santé, de l’éducation et de la professionnalisation – tout en adoptant une position originale en permettant à des collègues de différentes spécialités en psychologie de collaborer sur des thématiques de recherche transversales. L’objectif est également de développer le niveau d’expertise du laboratoire et sa capacité à obtenir des financements dans le champ de l’innovation technologique.
Le projet scientifique de l’axe transversal se déclinera selon trois objectifs principaux :
1) proposer des programmes d’interventions et de remédiations innovants afin de répondre à des besoins dans le champ de la santé et de l’éducation à différentes périodes de la vie,
2) développer des programmes de prévention et des recherches sur l’acceptabilité des nouvelles technologies,
3) proposer des axes d’amélioration dans l’utilisation des nouvelles technologies en étudiant leur acceptabilité et conséquences sur les usagers.
PROGRAMME 1. Interventions et remédiations
Programme « Interventions & Remédiations » (Inter).
Responsables : Virginie Leclercq & Lionel Brunel
Présentation et objectifs
Le programme « Interventions & Remédiations » est un programme de l’axe « innovation et transfert technologique ». Ce programme s’inscrit dans un contexte d’application et de transfert des questions de recherches développées dans les axes « Santé » et « Education et Professionnalisation » et poursuit un double objectif :1) favoriser le développement des solutions innovantes (technologiques ou non) en terme d’intervention et 2) évaluer ces mêmes solutions en terme de remédiation ou d’augmentation du potentiel de l’usager (apprenants, patients ou professionnels).
Afin d’atteindre ces objectifs, ce programme vise alors la mise en synergie des membres du laboratoire Epsylon avec les acteurs issus du monde socio-économique afin de permettre le développement de recherches appliquées interventionnelles ancrées dans un contexte adapté et cohérent.
Le programme ITRE regroupe un ensemble de recherches proposant des solutions innovantes agissant sur des facteurs contextuels, cognitifs et émotionnels impliqués dans les états de santé, les apprentissages et l’acceptabilité de nouvelles technologies. L’objectif est d’identifier et d’agir sur ces facteurs afin de promouvoir le bien être et le développement psychologique tout au long de la vie. Les interventions psychologiques et psychothérapeutiques ont notamment démontré leur efficacité dans la prise en charge de patients souffrant de maladies chroniques afin de réduire leur niveau de douleur perçue et d’anxiété. Ces interventions ont également l’avantage d’apporter un bénéfice thérapeutique significatif sans
produire les effets indésirables associés à la prise de médicaments essentiels à la gestion de la douleur ou de l’anxiété. Un premier projet développera un programme psychothérapeutique issu des Thérapies Cognitivo Comportementales afin de proposer un traitement innovant de l’anxiété et adapté à des patients souffrant d’un déficit intellectuel. Ce projet conduira au développement d’une application Smartphone d’évaluation de l’anxiété afin de permettre une auto-évaluation régulière des patients à domicile (voir Programme 3 : “Mesures psychologiques et nouvelles technologies”). Cette recherche reposera sur un partenariat avec le CHU de Montpellier, elle sera l’objet du travail de thèse de Natacha Lehman (psychologue) et elle sera codirigée avec le Pr David Geneviève (Chef de service maladies génétiques). Une deuxième série de recherches s’inscrira dans le champ de l’éducation et et des apprentissages. Plus précisément, des besoins accrus ont été récemment soulignés par les résultats du dernier classement PISA qui mettent en exergue la nécessité de proposer des solutions innovantes dans les apprentissages, entre autres, de l’expression écrite et des mathématiques. Un intérêt particulier doit être porté sur l’écart entre les meilleurs élèves et ceux plus en difficulté pour lesquels des solutions éducatives innovantes doivent être proposées. Afin de répondre à ces besoins, des recherches porteront, d’une part, sur la mise en place d’outils permettant 1/d’identifier les enfants (monolingues et bilingues) avec des difficultés dans les capacités visuo-perceptives en lien avec l’apprentissage du langage écrit et 2/ d’améliorer les capacités visuo-perceptives d’enfants avec un trouble du langage écrit (monolingues et bilingues), en prenant en compte la spécificité du profil. La mise en place de ce projet est sujette à l’obtention de financements et à la mise en place de partenariats avec des entreprises, ainsi que des centres hospitaliers et des écoles. D’autre part, des solutions innovantes seront proposées concernant les difficultés d’apprentissage de la lecture. Les nouvelles technologies (application numérique) seront employées afin de favoriser l’automatisation du traitement des mots écrits et évaluer, en contexte scolaire, de l’efficacité de cette application sur l’apprentissage de la lecture d’élèves de l’école primaire. Des solutions innovantes seront également développées et cibleront l’apprentissage de la compréhension par l’entraînement d’enfants d’âge préscolaire à la production d’inférences (ANRINFECOMP).
Dans le champ de l’apprentissage des mathématiques, des outils seront développées afin d’aider les enfants de maternelle à acquérir le concept de nombre en s’appuyant sur les magnitudes (projet ESP-MATH) et proposer de nouveaux outils pédagogiques aux enseignants. Une série d’outils utilisant la réalité virtuelle sera également développée afin d’aider des étudiants dans leur apprentissage des statistiques à l’université en s’appuyant sur l’effet de la motricité dans l’apprentissage de notions abstraites. La transferabilité des apprentissages réalisés en réalité virtuelle, vers un autre contexte, sera également étudiée. Enfin, nous nous intéresserons aux apports de la pratique artistique aux apprentissages (et ressentis) scolaires
chez l’élève au développement typique et chez l’élève intellectuellement précoce (thèse contrat doctoral région). L’exploration des conditions les plus favorables à l’exploitation d’outils numériques au plan de la réussite des élèves sera également réalisée (thèse contrat doctoral en partenariat avec le rectorat de l’académie de Montpellier).
PROGRAMME 2. Prévention, éducation et acceptabilité des nouvelles technologies
Programme 2 – Axe 3 : Prévention, Éducation et Acceptabilité des nouvelles Technologies (PEACT)
Responsable du programme : Gilibert, D.
Présentation
Le Programme de recherche intitulé Prévention, éducation et acceptabilité des nouvelles technologies (PEACT) s’inscrit dans l’axe 3 Innovation et transfert technologique de l’Unité Epsylon 3. Il vise à favoriser la collaboration des membres des axes 1 et 2 autour du développement de moyens innovants et l’étude de nouvelles technologies, en matière de prévention santé, d’éducation et d’acceptabilité des nouvelles technologies tout au long de la vie. Ouvert aux propositions et aux souhaits des enseignants-chercheurs du laboratoire, cet axe dans le prolongement d’Epsylon 2 regroupe déjà des projets de recherches autour de nouvelles technologies (i.e. réalité virtuelle) dans le cadre de prises en charge de patients, du développement de programmes de prévention santé basées sur des théories psychosociales ou encore autour de l’acceptabilité des nouvelles technologies.
Principales questions de recherche
Quels sont les apports d’innovation des nouvelles technologies à la prise en charge et à la prévention ?
Développements HCERES (pour mémoire):
Les apport de la Réalité virtuelle à la prise en charge médicale :
4) étudier leurs efficacités dans différentes conditions cliniques (Biopsie, pose Port-à-cath) et
Publications en rapport avec cet ensemble de recherches :
Campagnes de prévention santé :
Acceptabilité des nouvelles technologies
Publications en rapport avec cet ensemble de recherches :
Menant*, L., Gilibert, D. Sauvezon, C. (2021, in press). The application of acceptability models to Human Resource Information Systems: A literature review. Frontiers in Psychology. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2021.65942
Le programme PEACT complète le programme ITRE en ne s’intéressant plus au traitement des troubles dans le champ de la santé et de l’éducation mais aux moyens innovants permettant de prévenir l’apparition de certains troubles. Les programmes et interventions de préventions constituent notamment un axe majeur de la nouvelle stratégie nationale de santé 2018-2020 qui comprend un ensemble d’actions devant favoriser le maintien en bonne santé toute au long de la vie. Dans ce cadre, les nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle (RV) offrent des solutions technologiques afin de développer des actions de prévention innovantes. En effet, si la RV par ses capacités d'immersion apparaît comme un outil fondamental de distraction, elle peut également devenir une méthode innovante d’éducation thérapeutique. Une première série de recherches aura pour objectif de 1) adapter la procédure de simulation immersive en oncologie afin de permettre un exposition factice aux situations médicales angoissantes (ex : repérage en radiothérapie, biopsie) 2) rechercher les conditions immersives les plus favorables pour instaurer un climat propice au bon déroulement futur de différentes interventions (Biopsie, pose Port-à-cath), 3) dégager les caractéristiques des environnements virtuels à proposer aux patientes en contrôlant différents facteurs associés (bruits, odeurs…), 4) étudier leurs efficacités dans différentes conditions cliniques (Biopsie, pose Port-à-cath) et 5) mesurer les effets de cette exposition virtuelle, dans la confrontation in vivo, en tant qu’outil d’éducation thérapeutique - diminuer les émotions négatives (ex : anxiété). Une deuxième série de recherches portera sur l’évaluation de l’impact d’interventions de santé publique pour la prévention primaire du cancer par des essais randomisés en cluster et/ou des études d’implémentation. Ces travaux ont pour objectif d’évaluer l’efficacité d’interventions basées sur des théories en psychologie de la santé visant à modifier les comportements à risque pour la santé, notamment en prévention primaire du cancer. Trois études seront réalisées dans ce programme. Le projet P2P2 vise à évaluer la transférabilité d’une intervention anti-tabac par les pairs chez les jeunes en lycées professionnels. Le programme P2P, agir par les pairs pour la prévention du tabagisme, mené en Languedoc-Roussillon, basé sur la Théorie des Comportements Planifiés (TPB), s’inscrit dans une démarche qualité de la recherche interventionnelle en santé publique. Cet essai contrôlé randomisé en cluster a montré que le modèle de la Théorie des Comportements Planifiés était une « theory-based intervention » adaptée pour élaborer des interventions efficaces visant à freiner la progression du tabagisme chez les lycéens en filière professionnelle. En effet, le programme P2P est ainsi parvenu à éviter une augmentation du tabagisme quotidien au cours des années lycées chez ces jeunes. Au regard de ces données probantes, l’enjeu, du présent projet, est de déployer le programme P2P à d’autres départements et autres régions françaises afin d’en évaluer la transférabilité et d’en remesurer son effet par une étude pré-/post-intervention. La deuxième étude de cette opération de recherche est la mise en place du programme SOFTPEERS qui est une intervention basée sur le modèle trans-contextuel et l’action par les pairs visant à diminuer la prévalence des Alcoolisation Ponctuelle Intense (API) chez les lycéens. Enfin, une troisième étude, MOUV’en Classe, se propose d’étudier le lien entre la pratique d’activité physique et le développement des fonctions exécutives (fonctions cognitives de haut niveau qui permettent de s’adapter
efficacement à l’environnement) via un design longitudinal et interventionnel. Cette étude de perspective développementale se propose de mesurer l’effet de l’intégration de pauses actives en classe (pauses où l’on bouge entre deux enseignements) sur le développement des fonctions exécutives, le niveau scolaire et la qualité de vie à l’école. Ces recherches reposent sur un partenariat avec Epidaure, le département de prévention de l’Institut du Cancer de Montpellier. Elles sont soutenues par le SIRIC de Montpellier, par l’INCa (projet P2P2, Grant INCa- DEPREV, 2018 ; projet SOFTPEERS, Grant INCa RISP, 2018) et/ou par des allocations doctorales (SOFTPEERS, allocation Région Occitanie, MOUV’en Classe, allocation doctorale MNRT).
Egalement, le Projet Actimed-CHU a pour objectif de montrer les effets d’interaction au sein d’un groupe, dans le soutien à l’activité sportive en contexte professionnel et ses effets bénéfiques en termes de santé, de cohérence interne et d’émotions positives partagées. Si les nouvelles technologies peuvent être envisagées comme des outils de support afin de proposer des solutions innovantes servant d’appui à des actions de prévention ou d’amélioration de la qualité de vie, ces effets bénéfiques présupposent que ces techniques soient perçues comme acceptables par leurs utilisateurs. Depuis le début des années 1980 un changement s’est opéré dans l’appréhension de l’utilisateur des nouvelles technologies. Si celui-ci était alors envisagé comme un récepteur passif de la technologie qui lui est offerte, la recherche s’est ensuite intéressée aux conditions et facteurs permettant d’optimiser la conception, l’appropriation et l’acceptation des nouvelles technologies. Une troisième série de recherche s’inscrira dans cette approche et s’intéressera à la qualité de l’usage des technologies, de leurs incidences cognitives, affectives et sociales. Cette question est un enjeu majeur à bien des égards pour tout individu, qu’il s’agisse de s’informer et/ou de s’orienter dans l’espace environnement (Contrat de recherche SNCF & SGP, 2019- 2020), d’exploiter au mieux les situations d’interactions médiatisées par l’ordinateur ou encore d’en faire l’expérience dans les milieux professionnels où le recourt à de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle (IA) se développe. Par exemple, l’IA peut être intégrée dans les outils informatiques de gestion des ressources humaines sous la forme de “chat bot” où le système informatique apporte des réponses aux questions des salarié.e.s en lieu et place des agents RH. Toutefois, l’acceptabilité de ce type de dispositif reste méconnue et sera étudiée dans le programme PEACT. Ce programme portera également sur l’identification des facteurs explicatifs, personnels et organisationnels, qui prédiront l’acceptabilité de ces nouvelles technologies. Enfin, nous nous intéresserons aux processus cognitifs qui agissent dans la perception et le
traitement des informations numériques en particulier lorsque celles-ci présentent des injonctions (e.g., rappel d’activité, information à traiter). L’hypothèse générale est que l’injonction véhiculée par une information numérique contraint l’individu à mettre en oeuvre une action qui n’a pas été anticipée ni de fait ses conséquences. C’est l’impossibilité de prédire les conséquences de cette action qui va générer de la charge mentale source de stress.
PROGRAMME 3. Mesures psychologiques et nouvelles technologies
Programme 3 – Axe 3 : MEsures Psychologiques et nouvelles Technologies (MEPT)
Responsable du programme : Sauvezon C.
Présentation
Le Programme de recherche intitulé Mesures psychologiques et nouvelles technologies (MEPT) s’inscrit dans l’axe 3 Innovation et transfert technologique de l’Unité Epsylon 3. Il vise à favoriser la collaboration des membres des axes 1 et 2 autour du développement et de la validation de nouvelles mesures en Psychologie. L’objectif y est de développer des outils de mesure permettant une évaluation des programmes d’intervention et/ou de remédiation appliqués à la santé psychologique, l’éducation ou la professionnalisation.
Principales questions de recherche
Développer des échelles de mesures adaptées aux enjeux actuels en matière de santé, d’éducation et de professionnalisation
Développement de mesures courtes d’affectivité négative (e.g. troubles anxieux)
Développement de mesures de perturbations cognitives (e.g. fonctions exécutives, errance mentale, hypersomnolence)
Développement de mesures d’attitudes en rapport avec l’activité professionnelle (e.g. qualité de vie au travail et sentiment capacitaire).
Développements (pour mémoire)
Les travaux portant sur le développement de techniques ou technologies innovantes s’appuient fortement sur la recherche évaluative ; laquelle permet d’estimer le niveau d’efficacité des techniques développées selon les publics et conditions d’applications. Depuis 2011, les équipes du laboratoire Epsylon ont publié de nombreuses études portant sur la validation et l’estimation des qualités psychométriques d’outil de mesure en psychologie. L’application des nouvelles technologies au domaine de la santé est en plein essor depuis plus de 40 ans. Cet engouement repose entre autres sur une autonomisation accrue des patients qui deviennent alors acteurs de leur santé. Cette autonomisation est notamment accrue par une auto- évaluation régulière des patients et un échange plus régulier avec les soignants afin d’effectuer un suivi en continu de l’état clinique. Les outils numériques offrent alors des solutions innovantes afin de permettre aux patients de s’auto- évaluer régulièrement à domicile et de transmettre ces informations aux soignants, notamment dans le cadre de protocoles de recherche impliquant des mesures répétées de critères de jugement de l’état de santé.
Mesure liées à l’anxiété
Dans le cadre du travail de recherche portant sur le traitement de l’anxiété de patients souffrant d’un syndrome de Williams (thèse contrat doctoral MESRI 2019), une application pour smartphone sera développée afin de permettre aux patients de réaliser à domicile une auto- évaluation quotidienne des principaux symptômes d’anxiété à l’aide d’échelles visuelles analogiques. Cet outil sera adapté à la déficience intellectuelle (utilisation d’un langage FALC et aide sonore). Le développement de cet outil sera financé en partie par la Fondation Jérôme Lejeune en collaboration avec le service de médecine génétique du CHRU de Montpellier.
Mesure de l’errance mentale
Une deuxième recherche s’inscrira également dans le champ de la santé et portera sur la mesure de l’errance mentale. Cette dernière consiste en la production de pensées dont le contenu n’est pas en relation directe avec l’environnement immédiat, ni associé à l’activité en cours au moment de leur apparition. Quelle soit délibérée ou non-intentionnelle, cette errance induit un désengagement perceptuel et attentionnel de l’environnement présent et de la tâche en cours. Ce désengagement induit alors une réduction du contrôle exécutif qui sera déployé sur les pensées générées par la personne. Des travaux en laboratoire ont alors montré que cet état mental peut avoir des effets négatifs sur la qualité de l’activité en cours lors de sa survenue : diminution de la compréhension de texte, réduction des performances mnésiques en mémoire épisodique et fléchissement de l’attention soutenue. Nous ne disposons pas d’outils en langue française permettant d’évaluer les composantes délibérées et non-intentionnelles de l’errance mentale, l’objectif de ce projet de recherche sera de proposer une adaptation française et une validation en population générale de la version anglaise du questionnaire MW-D/-S qui évalue ces deux aspects de l’errance mentale.
Mesures liés à l’autonomie, au sentiment capacitaire et aux relations professionnelles
Une troisième opération de recherche se situera dans le domaine de l’orientation et du maintien dans l’emploi. Dans un contexte où le taux de chômage touche environ 8.7% de la population active française en 2019 (INSEE) et près de 62% des 15-24 ans, les questions d’insertion professionnelle et du maintien dans l’emploi demeurent une préoccupation majeure en France mais également en Europe. L’aide à l’orientation ayant pour objectif d’aider la personne à construire un choix et le concrétiser, qu’il s’agisse d’une personne en formation ou d’un adulte en reconversion. L’objectif de ce projet est de valider des échelles liées au sentiment d’autonomie et au sentiment capacitaire en contexte professionnel. Une quatrième série de recherches aura pour objectif de valider plusieurs échelles utilisées dans les champs de la psychologie du travail. Une première recherche portera sur une échelle de reconnaissance au travail qui mesure de façon distincte les attentes et les perceptions de reconnaissance. Au delà des politiques (ou pratiques) de reconnaissance mises en place par les organisations, dont les effets sont documentés en sciences de gestion par exemple, nous souhaitons étudier l’impact de la reconnaissance au travail d’un point de vue plus transactionnel, en termes d’attentes et de perceptions, afin de comprendre ses liens avec la santé psychologique au travail.
Publication en rapport avec cet ensemble de recherche :
Costalat-Founeau, A. (Ed., 2021). La capacité d’action : Un moteur de la transition professionnelle. Toulouse, France : Érès 200 pages
Hurault*, J. C., Broc, G., Crône*, L., Tedesco, A., & Brunel, L. (2020). Measuring the Sense of Agency: A French Adaptation and Validation of the Sense of Agency Scale (F-SoAS). Frontiers in Psychology, 11.
Drouin*, N., & Costalat-Founeau, A. M. (2020). Validation de l’échelle capacitaire: un outil pour le monde du travail et de l’orientation. L’orientation scolaire et professionnelle, 49 (4), 653-674.
Huang*, Y., Drouin*, N., & Costalat-Founeau, A. M. (2020). Le développement du projet et des stratégies d’adaptation en relation avec la dynamique identitaire des étudiants chinois vivant en France: étude qualitative. L’orientation scolaire et professionnelle, 49 (3), 427-458.
Drouin, N., Huang, Y., & Costalat-Founeau, A. M. (2020). Dynamique capacitaire et motivation aux études universitaires. Revista de Psicología, 38(2), 613-640.
Costalat-Founeau, A. M., & Fourès*, A. (2020). Words as Vectors of the Construction of Identity: The Example of Young Graduates in a Situation of Overeducation. Papers on Social Representations, 29(1), 2-1.
Les travaux portant sur le développement de techniques ou technologies innovantes s’appuient fortement sur la recherche évaluative ; laquelle permet d’estimer le niveau d’efficacité des techniques développées selon les publics et conditions d’applications. Depuis 2011, les équipes du laboratoire Epsylon ont publié de nombreuses études portant sur la validation et l’estimation des qualités psychométriques d’outil de mesure en psychologie. L’objectif du programme MEPT sera alors de favoriser les collaborations entre les membres des axes « Santé » et « Education et professionnalisation » qui s’intéressent aux problématiques relatives à la mesure en psychologie et développer des outils de mesure permettant une évaluation des programmes d’intervention et/ou de remédiation - appliqués à la santé, l’éducation ou la professionnalisation. L’application des nouvelles technologies au domaine de la santé est en plein essor depuis plus de 40 ans. Cet engouement repose entre autres sur une autonomisation accrue des patients qui deviennent alors acteurs de leur santé. Cette autonomisation est notamment accrue par une auto- évaluation régulière des patients et un échange plus régulier avec les soignants afin d’effectuer un suivi en continu de l’état clinique. Les outils numériques offrent alors des solutions innovantes afin de permettre au patients de s’auto- évaluer régulièrement à domicile et de transmettre ces informations aux soignants, notamment dans le cadre de protocoles de recherche impliquant des mesures répétées de critères de jugement de l’état de santé. Dans le cadre du travail de recherche portant sur le traitement de l’anxiété de patients souffrant d’un syndrome de Williams (thèse contrat doctoral MESRI 2019), une application pour smartphone sera développée afin de permettre aux patients de réaliser à domicile une auto- évaluation quotidienne des principaux symptômes d’anxiété à l’aide d’échelles visuelles analogiques. Cet outil sera adapté à la déficience intellectuelle (utilisation d’un langage FALC et aide sonore). Le développement de cet outil sera financé en partie par la Fondation Jérôme Lejeune en collaboration avec le service de médecine génétique du CHRU de Montpellier. Une deuxième recherche s’inscrira également dans le champ de la santé et portera sur la mesure de l’errance mentale. Cette dernière consiste en la production de pensées dont le contenu n’est pas en relation directe avec l’environnement immédiat, ni associé à l’activité en cours au moment de leur apparition. Quelle soit délibérée ou non-intentionnelle, cette errance induit un désengagement perceptuel et attentionnel de l’environnement présent et de la tâche en cours. Ce désengagement induit alors une réduction du contrôle exécutif qui sera déployé sur les pensées générées par la personne. Des travaux en laboratoire ont alors montré que cet état mental peut avoir des effets négatifs sur la qualité de l’activité en cours lors de sa survenue : diminution de la compréhension de texte, réduction des performances mnésiques en mémoire épisodique et fléchissement de l’attention soutenue. Nous ne disposons pas d’outils en langue française permettant d’évaluer les composantes délibérée et non-intentionnelle de l’errance mentale, l’objectif de ce projet de recherche sera de proposer une adaptation française et une validation en population générale de la version anglaise du questionnaire MW-D/-S qui évalue ces deux aspects de l’errance mentale. Une troisième opération de recherche se situera dans le domaine de l’orientation. Dans un contexte où le taux de chômage touche environ 8.7% de la population active française en 2019 (INSEE) et près de 62% des 15-24 ans, les questions d’insertion professionnelle et d’orientation demeurent une préoccupation majeure en France mais également en Europe. L’aide à l’orientation ayant pour objectif d’aider la personne à construire un choix et le concrétiser, l’indécision vocationnelle semble un préalable au besoin d’aide en orientation. Dans cette perspective, les facteurs à l’origine de l’indécision vocationnelle ont été intégrés lors de la construction de l’échelle évaluant les intentions de consulter un professionnel de l’orientation. L’objectif de ce projet est de valider cette échelle auprès de lycéens issus de lycées publics d’enseignement général et technologique.
Une quatrième série de recherches aura pour objectif de valider plusieurs échelles utilisées dans les champ de la psychologie du travail. Une première recherche portera sur une échelle de reconnaissance au travail qui mesure de façon distincte les attentes et les perceptions de reconnaissance. Au delà des politiques (ou pratiques) de reconnaissance mises en place par les organisations, dont les effets sont documentés en sciences de gestion par exemple, nous souhaitons étudier l’impact de la reconnaissance au travail d’un point de vue plus transactionnel, en termes d’attentes et de perceptions, afin de comprendre ses liens avec la santé psychologique au travail. Une deuxième recherche portera sur la validation d’une échelle capacitaire.